Au fil de l’histoire 3 – La rue de la Conque
LA RUE DE LA CONQUE ET LA CORDONNERIE A FLAYOSC
La rue de la Conque était au XIXème siècle l’un des centres névralgiques de l’industrie de la cordonnerie à Flayosc. A cette période, tous les ouvriers engagés étaient recensés sur des listes descriptives. Ces livrets d’ouvriers nous apportent de nombreuses informations sur l’âge, l’origine, l’apparence, le patron des ouvriers. Vous pouvez voir dans l’un des documents annexes un extrait d’un de ces registres en 1856.
Par exemple, entre le 9 avril 1856 et octobre 1860, 69 ouvriers nouveaux sont recensés. Pas moins de 36 de ces hommes travaillent en cordonnerie soit plus de la moitié ! Ils viennent de Nice, Marseille, Le Luc, Entrevaux, Toulon etc. Certains sont originaires de Figanières, de Villecroze, de Seillans… Quelques-uns sont sardes ou piémontais mais beaucoup sont cependant nés à Flayosc. Certains savent signer mais la majorité est illettrée. Ils travaillent pour un ensemble de 19 ateliers de cordonnerie dirigés par divers patrons dont les frères German, Paulin Brémond, Antoine Hébréard, Lambert Vallagnosc ou encore Adolphe Cauvin.
Les âges des ouvriers recencés s’étalent entre 16 et 28 ans pour une moyenne de 21, 9 années.
Parmi les autres métiers recensés à Flayosc pendant cette période de 4 ans, on peut noter aussi machiniste pour tonnelier, journalier pour négociant, cultivateur, maréchal-ferrant, cordier, chapelier, boulanger, menuisier, corroyeur, ouvrier de ressence, bourrelier, cocher, meunier à huile, mineur, maçon, garçon d’hôtel ou … vermicellier !
En mars 1866, le rapport de la situation industrielle et commerciale de la commune de Flayosc signalait 26 établissements de cordonnerie pour l’emploi de 245 ouvriers (dont 40 femmes) travaillant en moyenne 12 heures par jour. La cordonnerie à cette époque ne connait pas le chômage!
Les autres activités industrielles sont les fabriques d’huile de ressence (9 établissements), les tuileries, briqueteries, et fabrications de moellons (8 établissements dont 7 en activité), la minoterie (1 établissement) et les platrières (2 établissements).
En 1871, on note 30 établissements de cordonnerie employant 250 ouvriers.
Un témoignage émouvant de ce monde ouvrier flaysocais est la sortie de l’usine en 1910 sur un des documents mis en annexe.
Vous trouverez aussi la première page de la création de la constitution du syndicat mixte professionnel de la cordonnerie de Flayosc qui date de la fin de la première guerre mondiale ainsi que la première page des statuts de l’ « émancipatrice », première coopérative ouvrière de cordonnerie.
Le syndicat des ouvriers cordonniers 26.10.1918
Cooperative ouvrière de la cordonnerie 1.06.1912
Registre ouvrier de 1856
La place de la république et la sortie de l’usine en 1910